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Ça occupe l'âme
Texte de Marion Pellissier

« Les hommes y tiennent à leurs sales souvenirs, à tous les malheurs et on ne peut pas les en faire sortir. Ça leur occupe l'âme. Ils se vengent de l'injustice de leur présent en besognant l'avenir au fond d'eux-mêmes avec de la merde. Justes et lâches qu'ils sont tout au fond. C'est leur nature. »

Louis Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

Ça occupe l’âme est un huis clos à deux personnages.
Dans un espace vide, un couple est séquestré. Ils ne savent pas pourquoi ils sont enfermés.  

L’homme et la femme racontent une série de souvenirs et de cauchemars. On comprend alors, qu’ils perdent la mémoire.

Deux personnages se racontent. Deux êtres, terrifiés de perdre la mémoire, parcourent leurs souvenirs à voix haute comme autant d’histoires qu’on raconte, pour ne pas les oublier. Pour qu’elles existent encore.

Nos vérités sont multiples et infidèles. Nous avons tant besoin d’une histoire que, parfois, nous parvenons à l’inventer. Créer de nouveaux souvenirs, de très anciens même, enfouis, pour combler des fosses d’absence, ne serait-ce que pour pouvoir avancer. Retrouver cent mille légendes qui constituent les souvenirs de notre vie passée. Notre présent déjà transformé. Avoir une représentation de ce ‘nous’ passé, pour que le présent soit vivant, quitte à remplir l’absence de chimères. L’essentiel est d’y croire.

J E U

  Julie Mejean et Florian Bardet

S O N

Thibault Lamy

 

R E G I E     S O N

Thibault Lamy ou Mathieu Plantevin

V I D E O

Nicolas Doremus et Nicolas Comte

L U M I È R E

Jason Razoux

M U S I Q U E

Jean-Baptiste Cognet

M I S E   E N   S C E N E

Marion Pellissier

A S S I S T A N T   À   L A   M I S E   E N   S C E N E

Sylvère Santin

A D M I N I S T R A T I O N

Caroline Chavrier

C O N S T R U C T I O N

Emmanuelle  Debeusscher

EXTRAIT de Ça occupe l'âme

" Je me rappelle un petit peu. Je veux dire, je me rappelle des bribes de ce qui est arrivé.

J’ai entendu du bruit, il y avait la porte de la maison ouverte, je me rappelais plus l’avoir fermée, j’ai gueulé à cause de la flotte que t’avais mis partout dans l’entrée. Toi et tes foutues bottes de pluie que t’enlèves jamais en entrant mais toujours sur le tapis du salon.

J’ai dit

C’est toi qui lavera, hein 

Et aussi

Si Typhus est parti, t’iras le chercher sous la flotte 

Il pleuvait à fond ce jour-là

T’as crié

Je suis pas venu. J’ai pris tes bottes et je les ai balancées dans le jardin.

Je t’ai plus entendu.

Je me suis mis à frotter le tapis avec ton tee-shirt. Celui que t’as ramené de Grèce. Je faisais ça pour te faire chier. T’as ouvert la porte de la chambre, j’avais les yeux sur la tâche, j’ai vu de l’eau couler sur le tapis.

J’ai dit

Putain tu m’emmerdes 

J’ai levé la tête

Et c’était pas toi

C’était une grande silhouette

Sombre et humide

Un grand type qui m’a mis un grand coup dans la nuque.

Après on s’est réveillé ici. Et la suite

Je m’en souviens déjà presque plus

Notre réaction, quand on a commencé à oublier, quand on s’est rendu compte de tout ça, la mémoire qui foutait le camp

Mais ce grand gars avec ses chaussures dégoulinantes sur mon tapis

Ce grand gars

Qu’était pas toi

Je m’en souviens parfaitement

J’en rêve toutes les nuits. "

Ce spectacle bénéficie de mai 2018 à août 2020 du soutien de la Charte d’aide à la diffusion signée par l’Onda, Arcadi Île-de-France, l’OARA Nouvelle Aquitaine, l’ODIA Normandie, Réseau en scène – Languedoc-Roussillon et Spectacle Vivant en Bretagne

Un spectacle produit par La Raffinerie

Avec le soutien de  la DRAC Occitanie, la SPEDIDAM, L’ENSAD de Montpellier, le Collectif MxM/Cyril Teste, la Gare Franche, Montévidéo Créations Contemporaines - Atelier de Fabrique Artistique, le LUX scène nationale de Valence, Le Périscope de Nîmes, Le Théâtre Gérard Philippe de St Denis, Le Théâtre de St Quentin en Yvelines,  et de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée.

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